RAPPORT: Alexander Korb, Im Schatten des Weltkriegs. Massengewalt der Ustaša gegen Serben, Juden und Roma in Kroatien, 1941-45

Alexander Korb, Im Schatten des Weltkriegs. Massengewalt der Ustaša gegen Serben, Juden und Roma in Kroatien, 1941-45, -DISSERTATIONSSCHRIFT- zur Erlangung des akademischen Grades Doctor philosophiae (Dr. phil.).

RAPPORT

La thèse de doctorat de Monsieur Alexander Korb offre le mérite considérable de présenter une enquête sur ce qui à pu être qualifié comme un « Génocide occulté»[1]. Il n’est pas fréquent, en effet, de voir le travail d’une telle étendue produit par un jeune doctorant allemand sur ce sujet aussi occulté que difficile à expurger. Concernant l’approche de l’auteur, elle peut surtout être qualifiée comme un travail à thèse (ce qui peut être considéré comme étant dans les règles du genre), plutôt qu’une approche analytique et d’érudition impartiale.

En effet, cette tendance se manifeste dès le titre, ainsi que dans la partie introductive, où l’auteur avance que, bien qu’il soit permis de parler de génocide, il ne s’agirait pas à proprement parler de ce cas de figure, ce qu’il s’applique de démontrer tout au long de son travail.

Sa thèse de prédilection, à laquelle il s’attache tout au long de son enquête et qu’il est possible de suivre comme un fil d’Ariane, est celle de la non préméditation et de l’improvisation de ce qu’il considère, employant une succession d’euphémismes, comme une sorte de « prétendu » génocide[2]. L’incohérence de ses propos constitue, a contrario, l’un des mérites majeurs de ce travail, car elle permet au lecteur de s’aviser des nombreuses contradictions entre les faits énoncés par rapport aux critères et aux conclusions de l’auteur.

Ainsi, M. Korb s’emploie à dénoncer « le mythe » d’un génocide planifié et politiquement prémédité, en niant la véracité de la déclaration du ministre de la culture et des cultes de la Croatie nazie, Mile Budak, selon laquelle il était question d’une solution finale de la question serbe (les Serbes représentant plus de 30% de la population en Croatie 1941-1945), selon la formule : « un tiers [de la population serbe] exterminé, un tiers déporté, un tiers converti de force » (qui aurait été faite lors d’une assemblé à Gospić, fin juillet 1941). Affin de conforter sa contestation de cette citation, il commente d’une manière peu académique un des meilleurs historiens yougoslaves du milieu du XXe siècle, Victor Novak[3], en le classant comme auteur serbe, ainsi que surtout de « antiklerikale Publizist » (p. 24, 35, n. 66, 118). De manière erronée, Korb affirme que la fameuse déclaration de Budak est issue de « la propagande de l’Église orthodoxe serbe »[4]. Il s’agit en réalité d’une lettre émanant d’un groupe de prêtres catholiques slovènes, déportés en Serbie avec des dizaines de milliers de leurs compatriotes par les nazis en vue de la germanisation de la Slovénie, qui ont écrit cette lettre de dénonciation adressé au Saint Siège, y dénonçant l’extermination des populations civiles en Croatie, un document bien connu et cité par Victor Novak[5].

De tels procédés, révèlent la manière de travailler de Korb, avec une certaine due sans doute à une faible connaissance de langue croate ou serbe, prédilection à citer de deuxième main, c’est-à-dire, citer un document d’archive, suivi de la référence d’un ouvrage ou article qui se réfère à ce même document, sans pour autant indiquer son procédé.

D’une manière générale, Korb privilégie les travaux de l’historiographie et de la publicistique croate, jusqu’à adopter l’approche croate par rapport aux sources allemandes lorsqu’elles dénoncent les atrocités des oustachis (une sorte de SS croate) à l’égard des populations civiles.

Que la déclaration de Budak soit authentique ou non[6], la deuxième alternative étant l’un des arguments-clef de Korb, la pratique génocidaire de l’Etat croate confirme dans les faits lesdits propos. Le mérite de Korb est de faire état de l’ampleur systématique de ces exterminations, mais néanmoins en cherchant des excuses issues de l’arsenal des auteurs croates qui se sont appliqués à attribuer les exterminations de villages entiers des populations serbes aux exactions d’éléments soi-disant incontrôlés, alors que les oustachis étaient une milice d’élite, noyau dur du parti nazi croate dont le chef n’était autre que le chef de l’Etat croate. Si Korb cite de nombreux cas de ces massacres de masse dont la fréquence, l’étendue et l’atrocité avaient choqué nombre d’officiers allemands qui y ont laissé des témoignages accablants, les autres aspects de la solution finale croate sont singulièrement peu représentés. Les 200.000 Serbes déportés en Serbie, et tout autant dans les camps de travail en Allemagne, sont mentionnés de façon plus que succincte. Il en est de même des 250.000 convertis de force[7]. Or, on ne peut, dans ce cadre, passer sous silence le rôle désastreux de l’Eglise catholique de Croatie, avec son archevêque, le Mgr. Stepinac, qui soutenait le régime nazi ouvertement, et les autres évêques qui étaient encore plus compromis, ainsi que les prêtres franciscains[8] qui furent les bourreaux de civils, dont le cardinal Tisserand, au Saint Siège, était à même de citer plus de soixante-deux noms de ceux qui ce sont distingués en tant que bourreaux des innocents[9], tout un aspect à peine effleuré par Korb, et qui constitue l’une des majeures lacunes de son travail, témoignant de son peu d’impartialité, voire en l’espèce d’un manque de compétence. C’est ainsi par exemple que la division SS « Handjar », formée par les nazis allemands au début de 1943[10], bien connue par ses atrocités à l’égard des populations civiles n’est pas mentionnée. Paradoxalement, les exactions des milices musulmanes encadrées par les Croates sont prises en compte pour illustrer le caractère chaotique et barbare, quasiment improvisé et spontané des SS musulmans, en représailles contre leurs « ex-oppresseurs serbes » – oppresseurs constitués de femmes et d’enfants…

Des parallèles plus au moins explicites par rapport aux atrocités perpétrées par les Serbes en 1992-1995, ne peuvent être qualifiés que de « sophismes de comparaison », ne revêtant aucun caractère scientifique.

Les antécédents que Korb croit déceler dans les siècles antérieurs ne font que témoigner de sa faible connaissance de l’histoire balkanique, sans parler des stéréotypes d’un niveau journalistique bien plus que scientifique. Cela est regrettable, car à la différence de bien d’autres Européens, malgré nombre d’idées reçues, les historiens germaniques sont parmi les meilleurs connaisseurs de leur voisinage méridional. Traiter les hostilités entre communautés confessionnelles des Balkans comme un héritage des siècles passés, comme le fait M. Korb, est un anachronisme et une entorse flagrante à l’histoire et à la culture générale d’un historien. Ce qui n’est qu’une extension de l’histoire de l’Europe centrale à son voisinage méridional. Avant la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle les autorités austro-hongroises se sont efforcées d’opposer les communautés de Bosnie les uns contre les autres, au demeurant sans grand succès, ce qui s’approcherait de près ou de loin des guerres de religion de l’histoire moderne européenne, n’a rien a voir avec l’histoire des Balkans sous la domination ottomane.

Si M. Korb accorde si peu d’attention aux conversions forcées et aux déportations par centaines de milliers de populations civiles en vue de la solution finale dans l’esprit de la déclaration authentique ou non d’un ministre croate, les massacres sauvages des oustachis sont étayés d’une manière bien plus importante, de manière à montrer leur caractère « impulsif » et barbare, si diffèrent des méthodes industrielles et méthodiques dans les exterminations organisés par les nazis germaniques. Créé dans la foulé de l’invasion allemande et italienne, l’Etat nazi croate n’avait aucun laps de temps pour organiser son administration à l’image des fascistes italiens et des nazis allemands. Les exterminations systématiques dans la limité des possibilités d’alors ont néanmoins commencé dès les premiers jours et semaines de l’instauration de ce régime nazi croate, y compris contre les Juifs, avant même que la « solution finale » ne soit déclenchée** dans le Reich allemand.

Or, et cela mérite d’être souligné, la « solution finale » à la manière croate avait été préconisée dès la fin du XIXe siècle par les idéologies national-extrémistes d’Antun Starcevic et Josip Frank[11], précurseurs de Pavelic et de ses oustachis, ce que Korb n’ignore apparemment pas, mais sans en tirer des conclusions qui s’imposent quant au caractère planifié et prémédité du génocide dans l’Etat indépendant Croate. Le fait que les Serbes représentaient 30% de sa population, pourcentage divisé presque par trois, à savoir 12% dans la Croatie d’après 1945, qui faisait partie de la Yougoslavie communiste, pour descendre actuellement à moins de 5% après le triomphe de la nouvelle Independance croate d’après 1991 et notamment suite au nétoyage ethnique brutal de 1995[12], c’est à dire prèsque divisé par dix en l’espace de deux générations, montre bien les effets de ce qui peu produire à terme ce que Korb désigne comme un simulacre de génocide. En l’espèce, on peut dire que Korb s’est livré à une euphémisation de circonstance.

En outre, A. Korb consacre une cinquantaine de pages à peine aux camps de concentration croates, p. 297-350, alors que le chapitre qui traite les massacres hors de l’espace concentrationnaire en compte près de cent, p. 203-296. Une proportion qui pourrait être inversée si Korb n’adoptait pas exclusivement les chiffres minimalistes, ceux indiqués par les auteurs croates, même s’il y émet quelques réserves de principe, sans toutefois les comparer aux chiffres donnés par d’autres, y compris les auteurs serbes. En se contredisant, Korb, est d’autant moins convainquant, notamment lorsqu’il cite le nombre de 5.000 morts de faim dans le seul camp de Jasenovac, et ce pour le seul mois d’octobre 1941 (p. 319), tout en reconnaissant que les camps croates sont une copie du système d’extermination allemand et que la politique des autorités de Zagreb « cherchait délibérément à détruire des groupes d’hommes, femmes et enfants » (p. 299, 304). Alors que le dispositif de camps de concentration et d’extermination des Serbes, des Juifs et de Roms en Croatie comprenait plus de cinquante camps de concentration (cf. carte, 14, p. 308), avec 250km2 de surface, le complexe concentrationnaire de Jasenovac étant le plus grand, les chiffres avancés par Korb à la suite des auteurs croates sont illusoires et très en deçà de l’ampleur réelle des exterminations. Le chiffre estimé à 70.000 morts serbes au sein du système carcéral croate dans son ensemble, « principalement à Jasenovac » (p. 340), est probablement très inférieur au chiffre réel. L’incompétence et l’imprécision de Korb en matière d’estimation du nombre de victimes apparaît notamment lors de ses contradictions : car au début du même chapitre il avance le chiffre de 70.000 tués rien qu’à Jasenovac (p. 298). Il l’est aussi par rapport au nombre global de victimes civiles serbes, 312.000, 26.000 Juifs et 20.000 Roms (p. 340-350), ce qui voudrait dire que moins d’un quart des Serbes serait morts dans les camps de concentration, contre plus de trois quarts au cour des massacres dans les villages et autres agglomérations au cours des quatre années de guerre. Une telle proportion semble parfaitement irréaliste et erronée, surtout si l’on tient compte de 5.000 morts dans un seul de plus de 50 camps au cours d’un seul sur pratiquement 48 mois de la guerre[13]. Qui plus est, si l’on tient compte de l’affirmation de Korb sur le caractère meurtrier du système des camps croates copiés sur le modèle allemand (p. 299*, n. 1127, p. 304).

Au delà de la bestialité sanguinaire relevée par les rapporteurs allemands, italiens, ainsi que par de très nombreux témoignages, le système concentrationnaire croate se distinguait par les camps de concentration et d’extermination destiné aux enfants de bas âge. Korb ne relève pas cette spécificité, même s’il fait état, à de nombreuses reprises, de massacres massifs de femmes et enfants juifs, serbes et roms dans les camps croates (p. 304, 308, 316, 332-324, 236, 331-330, 351), en mentionnant une seule fois « des camps pour enfants » (p. 330), et en se limitant à citer le chiffre, encore une fois malheureusement dérisoire, de 5.000 enfants serbes morts dans un camp (p. 331) [14].

Après avoir maintes fois mentionné dans son travail les actes barbares commis par les oustachis et ce, parfois, dans les moindres détails, Korb arrive à un certain nombre de conclusions pour le moins surprenantes, dont celle-ci est particulièrement éloquente : « L’emploi répandu de couteaux lors du meurtre ne découlait pas forcément de la logique de la cruauté. Il pouvait être motivé par le fait que les criminels n’avaient pas d’armes à feu sous la main ou plutôt qu’ils étaient mieux entraînés au maniement du couteau »[15] (p. 362). Tout commentaire est superflu.

Force est de constater le peu de recul que M. Korb a tenu par rapport aux auteurs dont il a privilégié le point de vue. Il en résulte une interprétation tendancieuse et orientée, une relativisation outrageusement exagérée des exterminations de centaines de milliers de civils dans la Croatie nazie au cours des quatre années de guerre[16]. Eu égard à sa méthode peu transparente d’utiliser les sources d’archives en les citant souvent à l’aide de ses auteurs de prédilection, avec une prétendue critique de certaines sources, aussi tendancieuse que partiale, voire erronée, et surtout de relativiser les atrocités les plus avérées, privilégiant au surplus les estimations minimalistes et contradictoires du nombre de victimes, le travail de M. Korb ne mérite pas, a notre avis, le prix de la Fondation Auschwitz. Ayant pris pour sujet un génocide fort peu connu, celui perpétré par les nazis croates, et qui a eu pour effet l’extermination de plus de la moitié de la communauté juive, de quelques 80% de la population des Roms, ainsi qu’au moins 15 à 20% de la population serbe, sans parler des déportations et de conversions forcés de centaines de milliers d’autres, M. Korb aurait pu s’arroger bien plus de mérite. Il est regrettable qu’il n’a pas su – ou n’a pas voulu ? – le faire. Cela est navrant, tant pour lui que pour la communauté scientifique, mais surtout pour la mémoire des centaines milliers d’innocentes victimes de la folie meurtrière. Le seul moyen pour qu’elle ne se répète plus est de ne pas la relativiser.

Paris, le 25 mai 2011

Boško Bojović

Professeur des Universités

EHESS

Directeur d’études

Institut des études balkaniques

SANU


[1] Marco Aurelio Rivelli, Le Génocide occulté. État Indépendant de Croatie 1941-1945, Lausanne 1998 ; l’ouvrage pourvu d’une abondante documentation et que Korb indique une seulle fois (p. 24, n. 66), dans une contexte négatif, tout juste pour signifier qu’il n’en tiendra pas compte.

[2] Pour ce faire Korb (p. 35) se range en tout état de cause à l’avis de l’historien croate Tomislav Dulić qui exclut l’extermination de plus de 300.000 civils serbes de la notion de génocide.

[3] Victor Novak (1889-1977), un Croate Professeur à l’université de Belgrade, était l’un des meilleurs médiévistes et sans doute le meilleur latiniste de l’historiographie yougoslave, mais aussi historien de premier ordre des XIXe-XXe siècles, dont un ouvrage monumental sur le clivage et haut et bas clergé catholique aux XIX et XXe siècles par rapport à la question nationale croate, une biographie de l’archevêque croate Strossmayer, ainsi qu’un travail considérable sur le génocide dans la Croatie 1941-1945. La bibliographie de Victor Novak compte des centaines de travaux d’histoire médiévale et contemporaine, ainsi que de la musicologie.

[4] « Bei den angeblichen Äußerungen des Kulturministers der Ustaša, Mile Budak, handelte es sich indes um serbische Kriegspropaganda, die von orthodoxen Geistlichen deutschen Dienstellen zugespielt wurde und so Eingang in Dokumente deutscher Provenienz fand » (p. 35, n. 116).

[5] Citation du Pro-mémoire du 1er mars 1942 des prélats catholiques slovènes établis en Serbie, adressé au Saint-Siège par l’archêveque catholique de Belgrade Joseph Ujčić, cf. V. Novak, Magnum Crimen, Zagreb 1948, p. 605, 784 ; Tajni dokumenti o odnosima Vatikana i ustaške NDH, Zagreb 1952, p. 87.

[6] Le langage de haine et d’incitation au crime de Mile Budak, attesté par de nombreuses citations dans la presse croate dès le printimps 1941, corrobore largement sa déclaration de juillet 1941. Les autres officiels croates, dont le ministre de la justice Mirko Puk, le ministre Milovan Žanić, en font tout autant (V. Novak, Magnum Crimen, Zagreb 1948, p. 604-607).

[7] M. Schkarovsky (M. Шкаровски), «Стварање и делатност Хрватске Православне Цркве током Другог светског рата», Вестник Церковной истории. Moscou 2006 г. N4 p. 221-262 (Михаил Шкаровский

[8] « Ci sono state bande di masacratori che erano e verosilmente lo sono ancora capeggiate ed infiammate da sacerdoti e da monaci cattolici », citation issue de reportage du journaliste italien Corrado Zoli, « Gli Uccellini di Graciaz », Il Resto di Carlino, 18/IX/1941 (Dokumenti o protunarodnom radu i zločinima jednog dijela katoličkog klera, Zagreb 1946, p. 149). Ayant à peine mentionné en tant que commandant du plus grand camp de la mort, Jasenovac, le prêtre franciscain Miroslav Filipović (p. 307), Korb reste discret sur les atrocités commises par ce prêtre catholique en personne, sur le fait que deux autres prêtres franciscains furent à leur tour commandants du même camp, ainsi que sur la bestialité bien connue des autres prêtres franciscains à l’égard des civils, y compris femmes et enfants lors de leur mise à mort.

[9] Propos rapportés par l’envoyé du Gouvernement croate Lorković, tenus par Tisserand lors de l’audience du 20/12/1942, D. Živojinović, D. Lučić, Varvarstvo u ime Hristovo, Beograd 1988, p. 771. Un autre ambassadeur de Croatie, Rušinović, avait rapporté à son ministre les remarques du cardinal Tisserans, qui lui avait accordé une audience, le 5 mars 1942 : « Je sais parfaitement que les franciscains de Bosnie-Herzégovine se sont comportés d’une façon scandaleuse ». Le général italien, commandant de la division Sassari basé sur la place de Knin (Dalmatie), avait rapporté à Tisserand que le franciscain Šimić était venu le trouver en qualité de représentant local du gouvernement croate et lui avait dit qu’il avait l’ordre de massacrer tous les Serbes, cf. H. Butler (préfacé par Joseph Brodsky), Les enfants de Drancy, Bibliothèques 10/18, Paris 1996, p. 209.

[10] La 13e Waffen Mountain Division of the SS Handschar fut crée en Bosnie avec la bénédiction du mufti de Jérusalem Husseini, connu par le soutien plein et entier qu’il réserva à Hitler (cf. Sarajevski Svijet, n° 78-83, Sarajevo 1997 ; Amandine Rochas, La Handschar. Histoire d’une division de Waffen-SS bosniaque, L’Harmatan, Paris 2007 ; E. Nolte, Die dritte radikale Winderstansbewegung : der Islamismus, Landt Verlag, Berlin 2009).

[11] V. Novak, Magnum Crimen, Zagreb 1948, p. 4-5.

[12] « Les statistiques attestent de la forte baisse de la population serbe entre 1991 et 2001 (qui est passée de 588 000 à 201 000 individus) », Baptiste Ledan, La politique d’homogénéisation ethnique en Croatie à l’égard de la minorité serbe depuis 1995, Mémoire de Master 2, Sous la direction de Barbara Loyer, Université Paris 8, Institut Français de Géopolitique, p. 102. Voir aussi : N. LEJEAU, « Le nettoyage ethnique en ex-Yougoslavie : le cas de la Krajina de Knin », Revue Géographique de l’Est, vol. 45 / 1 | 2005 ; S. Tatalović, « Nacionalne manjine u Republici Hrvatskoj », Politička misao 38 (2001), 3, p. 95-105.

[13] Les camps de concentration et l’extermination de leurs prisonniers commencent dès « le début de l’été 1941 » (p. 304).

[14] Publié le 23 mai 2011 à Banja Luka en Bosnie et Herzégovine, le communiqué de presse de la Commission internationale pour l’établissement des faits sur le camp de concentration de Jasenovac, fait état de 110.000 femmes et enfants de moins de 14 ans, Serbes, Juifs et Roms, exterminés dans la Croatie 1941-1945. Si les chiffres de cette estimation globale peuvent être exagérés, la Commission fait état de plus 33.000 dont les états civils ont été relevés. Dans les camps de Stara Gradiška, Jasenovac, Uštici, Jablanac, Gornja Rijeka et Lobograde, les recherches non exaustives ont revelé la mort de 42.791 enfants serbes, 5.737 roms i 3.710 enfants juifs. La Comission internationale a en outre déclaré que le génocide dans la Croatie 1941-1945 se rapproche le plus de l’holocauste des nazis allemands peprétré contre les Juifs.

(http://www.glassrpske.com/vijest/2/novosti/58147/lat/Srboljub-Zivanovic-U-Jasenovcu-stradalo-110000-zena-i-djece.html).

http://www.blic.rs/Vesti/Politika/255999/Usvojena-Deklaracija-o-genocidu-u-Jasenovcu

[15] “Beispielsweise folgte der verbreitete Einsatz von Messern beim Morden nicht zwingend Logiken der Grausamkeit. Er konnte auch dadurch motiviert sein, dass die Täter keine Schusswaffen zur Hand hatten oder besser im Umgang mit Messern geübt waren” (p. 362).

[16] Dans le chapitre intitulé : Génocide dans « l’Etat Independent croate », de son ouvrage : H. Sundhaussen, Geschichte Serbiens 19.-21. Jahrhundert, Böhlau Verlag, Wien-Köln-Weimar 2007, l’historien allemand ne laisse aucune ambiguïté quant à la qualification de génocide concernant l’extermination des Serbes, ainsi que des Juifs et des Roms, dans la Croatie 1941-1945. Voir également : H. Sundhaussen, Der Ustascha-Staat: Anatomie eines Herrschaftssystems, Österreichische Osthefte 37 (1995), p. 497–533.

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